Le 11 novembre 2020

C’est une bien triste commémoration que celle d’aujourd’hui. Ce jour si particulier est un recueillement national et encore une fois, la crise sanitaire nous prive de le vivre ensemble. Au-delà du devoir de mémoire nécessaire pour tous ceux qui, au sacrifice de leurs vies, ont combattu pour que la nôtre soit meilleure, c’est aussi un anniversaire inoubliable, celui de la fin de la première guerre mondiale : la fin d’un carnage et le début d’une nouvelle ère, celle de la prise de conscience collective. Combien de maris, combien de frères, combien de fils et combien de pères ? Leurs noms sont aujourd’hui à jamais gravés sur les monuments aux morts qui ornent les communes de France. Il ne reste malheureusement que ça : leurs noms. Cette histoire, notre Histoire paraît à certains de l’histoire ancienne relevant d’un autre temps et pourtant…c’était hier. Le 11 novembre 1918 la France sort victorieuse  de ce long affrontement, mais elle sort détruite et mutilée. Tout est à reconstruire que ce soit matériellement mais aussi humainement. Combien de gueules cassées qui, elles n’auront pas leurs noms sur les monuments aux morts et qui pourtant ont payé un lourd tribut ? Combien d’hommes revenus à jamais marqués par ce qu’ils ont vécu, là-bas dans les tranchées, et qu’on ne peut qu’imaginer bien au chaud dans nos maisonnées ?

Aujourd’hui encore la guerre est un fléau hémorragique que l’on ne peut contenir. Elle saigne notre société. Elle prend d’autres formes bien sûr, mais elle est toujours là, privant certains d’êtres chers. Pour tous ceux qui sur le terrain donnent leur vie, mais aussi pour tous ces soldats qui n’avaient pas vocation à combattre avec des armes mais avec des mots, pour tous ceux qui simplement voulaient profiter de la vie nous disons juste merci. Merci d’agir pour que notre devise « Liberté, égalité, fraternité » ne soit pas que trois mots alignés. 

Il importe que chacun d’entre nous ait conscience de ces sacrifices et que le 11 novembre ne soit pas qu’une leçon d’histoire dans un livre d’écolier. Les générations de demain doivent connaître leur histoire pour construire l’avenir parce que l’on sait très bien que sinon la der des der n’aura servi à rien. Nous leur devons au moins cela.

Ayons maintenant une pensée pour notre porte drapeau, René Dheilly qui ne peut malheureusement pas être présent aujourd’hui et pour qui cela est difficile.

Remercions aussi Yves Fossé d’avoir accepté d’orchestrer cette cérémonie comme il le fait bien volontiers depuis de nombreuses années.